Une envie d'aller vers

Sortir des sentiers battus, des débats, avec une première phase exploratoire pour savoir ce que les habitant·e·s pensent, quels sont leurs besoins.
Interrogez là où l'on est pas: sortir des centres sociaux, aller vers l'extérieur, aller à la rencontre.
Se déplacer sur le vaste territoire vécu avec une grande écoute, un carnet d'écoute active.
Cette volonté d'aller à la rencontre va nécessiter de bien préciser et transmettre la démarche de diagnostic, pour qu'elle fasse cohérence pour les habitant·e·s.
Qu'elle ne soit pas vécue comme une récolte de doléances.
Donc une idée serait de venir avec des questions, avec des questionnements. La question de comment ils vivent les territoires. Ce qui est différent d'un cahier de doléances. Un questionnaire est une excuse aussi pour aller à la rencontre.
Même s'il reste le questionnement de comment être juste lorsque l'on va dans des lieux qu'on ne connaît pas.

Des points de vigilance

Cette démarche peut soulever des questions, des revendications, sur lesquelles les centres sociaux n'ont pas de levier, ou d'action et non pas de réponse à proposer.
Ensuite il faut être vigilant sur les personnes que l'on touche. Les personnes engagées politiquement sont très audibles, très apparentes et on fait souvent avec ceux qui ont l'habitude. Mais ce n'est pas forcément la priorité des habitant·e·s de manière plus globale.
Il serait intéressant de d'aller voir les personnes invisibles qui ne s'expriment pas publiquement mais qui pensent différemment, des personnes que l'on ne voit pas et qui ont des choses à dire. Par exemple les personnes qui travaillent. Il y a donc la question des horaires, quand faire ce diagnostic, peut-être en dehors des horaires d'ouverture des centres sociaux pour ne pas se limiter à un certain public.
La question de récolter la parole, puis thématiser, va être importante. On récolte d'abord la parole brute, puis on la structure dans un espace pérenne.

Quel projet politique?

Il reste la question de ce qui n'apparaît pas dans ce diagnostic dans ses échanges avec les habitant·e·s.
Qu'est-ce que l'on en fait? Si cela n'apparaît pas, mais que cela nous paraît très important.
Quel est le projet politique porté par les centres sociaux?
Par exemple lors du diagnostic 2019, la question de l'égalité homme-femme n'était pas ressortie comme la question de la transition écologique.
Pourtant ce sont des thématiques importantes a mettre en avant et une envie de les porter politiquement.

la démarche

La démarche doit être pensée simplement et avec les usagers des centres sociaux.
Il serait intéressant de relire les diagnostics en marchant et reprendre les historiques qui sont très riches.
Inviter toutes les personnes qui répondent à un questionnaire à un temps fort pour y être associé.

Une idée aussi serait de travailler en binôme, en duo ou en trinôme.
Que ce soit des salarié·e·s ASSQOT,Partage, des partenaires (club de prévention...), des adhérent·e·s ou seulement des habitant·e·s.
Une idée serait d'instituer à l'année ce travail commun de parcourir le quartier en binôme mixte.

Les thématiques oubliées

Il est intéressant de remettre au premier plan, via le questionnement certaines thématiques qui ont des enjeux importants.

• l'égalité hommes-femmes.

Ramener cette question sur l'espace public. C'est très dur en parler en tant que pro.

• les violences faites aux femmes.

Comment libérer les paroles? Même s'il existe un espace femme à Partage qui accueille beaucoup de choses, mais c'est un espace protégé, donc comment le porter sur l'espace public?

• Les racismes?

les luttes contre la discrimination? Souvent transformer en interculturalité ou c'est une forme d'enrobage du problème. Comment on reprend la question de la lutte contre les racines, le racisme et notamment de l'islamophobie. Comment il se retrouve au cœur des discriminations.
Vous trouvez les bonnes questions pour les mettre au coeur.
Donc qualifier les racismes et le racisme dans tous les sens.

• La question politique.

Comment questionner la mobilisation des habitants ? Quel partage de connaissances ? Comment poser la question de la base politique ? Comment sortir du capitalisme et montrer d'autres façon de se mobiliser que le vote. Comprendre les enjeux politiques du CNLE notamment. Est-ce que c'est faire du centre social un lieu de lutte ?
Conforter la légitimité des habitant·e·s. Mais comment, loirsque la plupart ne s'identifie à pas un homme blanc. Comment créer des espaces politiques ? Le coeur de métier des centres sociaux ?

• La désaffiliation et la souffrance psychosociale.

Qu'est-ce qui fait fracture dans ces quartiers?